La Ferme de la Montagne, jumelle survivante de Saint-Charles

  • Dec 13, 2022

Cette monumentale ferme fortifiée située à Mont‑Saint‑Hilaire est en quelque sorte jumelle de celle de Saint‑Charles, réduite à l’état de ruines en 1837‑1838. Ces deux exploitations remontent à l’époque de la Nouvelle‑France et furent longtemps des propriétés religieuses. Jusqu’à l’abolition du régime seigneurial, la ferme de Saint‑Charles relevait du seigneur local, tandis que celle de Mont‑Saint‑Hilaire dépendait d’une communauté religieuse de la région de Montréal. Avant les Rébellions de 1837‑1838, ces fermes étaient toutes deux exploitées par la famille Ferté. Louis Ferté cultivait les terres de Saint‑Charles pour le compte de la famille Debartzch. Son frère Henri possédait la Ferme de la Montagne, à Mont‑Saint‑Hilaire. Situées de part et d’autre de la vallée du Richelieu, ces deux fermes ont connu des destins différents durant ces troubles.

À partir des combats de l’automne 1837, le village de Mont‑Saint‑Hilaire, tenu par les forces loyalistes et miliciennes, est demeuré une position de repos à l’arrière des affrontements, tandis que Saint‑Charles, sur la rive du Richelieu, s’est retrouvé en première ligne. Entièrement détruite par les combats, la ferme de Saint‑Charles dut être abandonnée par Louis Ferté et sa famille. Après les événements, elle ne fut pas reconstruite à cet endroit. La Ferme de la Montagne de Mont‑Saint‑Hilaire permet d’imaginer l’allure d’antan de ce bâtiment dont il ne subsiste plus que des souvenirs sur l’autre rive. Les caves voûtées qui se trouvent sous la ferme portent encore des gravures laissées par des miliciens et des volontaires canadiens au repos. On peut aujourd’hui loger à la Ferme de la Montagne, dans un gîte et des chambres d’hôtes. L’accueil de Solange Ferté n’a d’égal que la beauté du cadre et de la vue matinale sur la vallée du Richelieu embrumée.