Coquelicot et myosotis, symboles du souvenir au Canada

  • Nov 24, 2022

Au Canada, le coquelicot est devenu la fleur symbole du souvenir des conflits de la guerre de 1914-1918 et de la Seconde Guerre mondiale. Dans l’ensemble du Commonwealth, le coquelicot est associé à la mémoire de celles et ceux qui sont morts à la guerre. Cette association est plus ancienne : durant les guerres napoléoniennes du début du XIXe siècle, déjà, le lien entre le coquelicot et les champs de bataille avait été observé…

Comment expliquer que les champs mis à nu lors des combats se couvrent de ces fleurs rouges sang après la bataille?

null

Pour germer, la graine du coquelicot n’a que très peu d’exigences : elle a avant tout besoin d’une terre remuée et calcaire. De grande longévité, elle résiste bien au manque d’eau et à l’enfouissement, et peut donc rester dans le sol de longues années. Puis, dès que la terre est remuée et mise à nu, elle se met à germer. C’est ce qui explique aussi qu’elle se mit à pousser sur les terres dévastées par les obus et tranchées des combats de la Première Guerre mondiale…

Lors de la Première Guerre mondiale, c’est le lieutenant-colonel John McCrae, médecin militaire canadien, qui établit lui aussi ce rapport entre le coquelicot et les champs de bataille. Au printemps 1915, son jeune ami Alexis Helmer fut tué par un obus allemand à Ypres et enseveli dans une tombe sommaire, marquée d’une simple croix de bois. John McCrae fut frappé par le fait que des coquelicots poussaient spontanément entre les rangées de sépultures. Ce phénomène lui inspira son célèbre poème « In Flanders Fields » (« Au Champ d’Honneur »), publié dans le London Punch le 8 décembre 1915.

Trois ans plus tard, et quelques jours seulement avant l’Armistice, l’Américaine Moina Michael, qui travaillait dans une cantine de la « YMCA » à New York, fut très émue lorsqu’elle prit connaissance du poème. Elle composa à son tour « We Shall Keep the Faith », exprimant la promesse de se souvenir des disparus en portant le coquelicot. En 1921, Anne Guérin voyagea au Canada et parvint à convaincre la Great War Veterans Association (prédécesseure de la Légion royale canadienne) d’adopter le coquelicot comme symbole du souvenir. Les premiers coquelicots du Canada ont été distribués en novembre 1921.

Depuis, au Canada, le « Poppy » (coquelicot) symbolise le Sacrifice et le Souvenir. Chaque année, la Légion royale canadienne organise la Campagne du coquelicot, qui se tient du dernier vendredi d’octobre jusqu’au 11 novembre, Jour du Souvenir. Les dons recueillis soutiennent les anciens combattants, les militaires en service, leurs familles et les programmes communautaires.

Au Canada atlantique, particulièrement à Terre-Neuve-et-Labrador, le myosotis (forget-me-not) fait aussi partie de la mémoire collective. Avant l’adoption généralisée du coquelicot, il était porté le 1er juillet (Memorial Day) pour commémorer les pertes de Beaumont-Hamel en 1916. Aujourd’hui encore, il demeure un symbole régional du souvenir.

À noter qu’en France, le « Bleuet » (centaurée bleuet) est une fleur-symbole du souvenir. Au Canada, toutefois, le terme « bleuet » désigne généralement le petit fruit (blueberry) et n’est pas associé aux commémorations; c’est bien le coquelicot qui occupe cette place dans la tradition canadienne.

Quelle fleur symbolise la Seconde Guerre mondiale au Canada?

fleur-seconde-mondiale

La Seconde Guerre mondiale a été l'un des plus grands conflits armés de l’histoire. Au Canada, il n’existe pas de fleur officielle distincte pour la Seconde Guerre mondiale : le coquelicot demeure le symbole principal du souvenir pour les deux conflits mondiaux, ainsi que pour les missions ultérieures. Porter le coquelicot en novembre rend hommage à toutes celles et tous ceux qui ont servi et sacrifié.

Origine du coquelicot comme symbole du souvenir au Canada

Inspiré par « In Flanders Fields » de John McCrae, le coquelicot a été adopté en 1921 par la Great War Veterans Association of Canada. La Légion royale canadienne perpétue depuis cette tradition à travers la Campagne du coquelicot, qui alimente le Fonds du coquelicot pour soutenir les vétérans et leurs familles.

Signification du coquelicot dans le contexte de la Seconde Guerre mondiale

Le coquelicot symbolise la mémoire, le deuil et l’espoir. Il honore les vies perdues et rappelle l’importance de la paix, de la démocratie et des libertés défendues pendant la Seconde Guerre mondiale. Il unit les Canadiennes et Canadiens autour d’un devoir de mémoire partagé.

Que signifient les différentes couleurs du coquelicot?

rose-tremiere-guerre-mondiale

Au Canada, le coquelicot rouge à centre noir est l’emblème de référence. D’autres variantes existent (coquelicot blanc, associé à la paix, ou violet, en hommage aux animaux de guerre), mais elles ne sont pas officielles. Le coquelicot rouge demeure la fleur largement reconnue et portée lors des commémorations.

Utilisation du coquelicot comme symbole de la Seconde Guerre mondiale

Le coquelicot est présent sur de nombreux monuments et lors des cérémonies du Jour du Souvenir (11 novembre). Les Canadiennes et Canadiens observent une minute de silence à 11 h, écoutent le « Last Post », et récitent ou entendent « Au Champ d’Honneur ». Le coquelicot est porté à la boutonnière pour honorer les personnes tombées au combat et celles qui ont servi.

Comment honorer ceux qui ont servi pendant la Seconde Guerre mondiale?

Outre le port du coquelicot, vous pouvez participer aux cérémonies locales du Jour du Souvenir, faire un don à la Légion royale canadienne, visiter des lieux de mémoire et musées (comme le Musée canadien de la guerre à Ottawa), lire des témoignages de vétérans, soutenir des programmes d’entraide et de réinsertion, ou faire du bénévolat auprès d’organisations communautaires.

Résumé

rose-tremiere-seconde-guerre-mondiale

Au Canada, le coquelicot est le symbole central du souvenir pour la Première et la Seconde Guerre mondiale, tandis que le myosotis occupe une place particulière à Terre-Neuve-et-Labrador. Porter le coquelicot, participer aux cérémonies du Jour du Souvenir et soutenir les initiatives de la Légion royale canadienne sont autant de façons d’honorer la mémoire des soldats et des civils touchés par la guerre.